« Femmes et guerres de l'Antiquité au XXe siècle »
Bellica. Guerre, histoire, sociétés #5
Date limite : 01/06/2025
english version follows
Appel à contributions « Femmes et guerres de l'Antiquité au XXe siècle » / Call for papers “Women and Wars from Antiquity to the 20th Century”
https://revue-bellica.uqam.ca/appel-a-contributions-femmes-et-guerres-de-lantiquite-au-xxe-siecle-call-for-papers-women-and-wars-from-antiquity-to-the-20th-century/
Appel pour le numéro 5 (2026)
« Femmes et guerres de l'Antiquité au XXe siècle »,
sous la direction de Marion Trévisi et de Laurent Vissière
Ce numéro de Bellica GHS a pour ambition de collecter des articles traitant de la présence et des interventions des femmes en contexte militaire, et ce, dans une perspective chronologique large allant de l'Antiquité au XXe siècle. Le recueil entend se placer dans la continuité d'un mouvement historiographique, initié depuis quelques années, qui réévalue justement la place et le rôle des femmes dans ce qui semblait être une affaire purement masculine.
Le sujet permet d'envisager d'abord les femmes comme victimes de guerre – plusieurs études ont récemment porté sur les viols, les déportations, la mise en esclavage, les meurtres et autres violences commises à l'occasion d'un conflit. Mais il s'agit aussi de s'intéresser aux femmes en guerre et aux femmes de guerre, soit à toutes celles qui ont joué un rôle actif. Les femmes peuvent combattre dans des contextes particuliers, notamment lors d'un siège, d'une guerre civile, d'une guérilla ou encore d'une résistance face à quelque occupation militaire – il était traditionnellement admis qu'une femme défende son foyer ou sa communauté, y compris les armes à la main. Mais il existe aussi, plus rarement, des femmes-soldats enrôlées dans les armées, après avoir caché (ou non) leur sexe. Certaines ont même dirigé des guerres (au niveau politique) et conduit des armées (au niveau stratégique, voire tactique), ce qui implique qu'elles maîtrisaient différentes formes de l'art de la guerre. Rappelons que l'un des meilleurs traités militaires du Moyen Âge a été composé par Christine de Pizan. Le statut social de ces femmes en guerre mérite une véritable réflexion, car elles ne combattent a priori pas de la même manière si elles sont issues du peuple ou de l'aristocratie, si elles sont des jeunes filles, des épouses ou des veuves, etc.
D'autres formes d'expériences féminines de la guerre, moins violentes mais tout aussi essentielles, sont à explorer. Nombreuses sont celles qui suivent les armées, avec un rôle technique et officiel (cantinières, blanchisseuses, infirmières…), parfois militaire (éclaireuses, espionnes), et souvent sexuel (prostituées, épouses de soldats…). Reléguées aux marges des armées, elles n'en participent pas moins à la logistique militaire, à une forme d'économie de la guerre, plus ou moins profitable pour elles, et peuvent prendre, à l'occasion, une part au combat.
Enfin, il serait intéressant d'enquêter sur les rapports de la femme et du sacré en période de conflit. L'invocation et l'intervention miraculeuse de la Vierge et de saintes protectrices, les processions de reliques, les visions, ainsi que les vaticinations de prophétesses, constituent des phénomènes récurrents du récit de guerre jusqu'à nos jours.
La diversité et l'amplitude des interventions de femme en contexte guerrier permet d'interroger leurs capacités d'adaptation ou d'accommodation, et de dépasser ce statut de victimes passives que les normes de genre leur ont traditionnellement assigné. Le numéro privilégiera les articles portant sur les actions et l'expérience militaires des femmes dans la guerre, plutôt que sur les représentations de guerrières, plus ou moins fantasmées – sujet déjà très largement traité par l'historiographie récente.
Les propositions de contributions (entre 1500 et 2000 caractères espaces compris), accompagnées d'un bref curriculum vitae (1000 caractères espaces compris maximum), sont à adressées avant le 1er juin 2025 par voie électronique à revue-bellica[at]uqam.ca.
Call for issue 5 (2026)
“Women and Wars from Antiquity to the 20th Century”
Edited by Marion Trévisi and Laurent Vissière
This issue of Bellica GHS aims to collect articles dealing with the presence and involvement of women in military contexts, spanning a broad chronological range from Antiquity to the 20th century. It seeks to contribute to an ongoing historiographical movement, established in recent years, that reexamines the place and role of women in what has traditionally been viewed as an exclusively male domain.
The topic allows for an exploration of women as victims of war—recent studies have focused on rapes, deportations, enslavement, murders, and other forms of violence perpetrated during conflicts. However, it also aims to examine women in war and women of war, encompassing all those who played active roles. Women have been known to fight under specific circumstances, particularly during sieges, civil wars, guerrillas, or resistance movements against military occupations. Historically, it was often deemed acceptable for a woman to defend her home or community, even with weapons in hand. There are also rarer cases of women soldiers enlisted in armies, after having hidden (or not) their sex. Some women even directed wars politically or led armies strategically and tactically, demonstrating mastery of various forms of warfare. One of the finest military treatises of the Middle Ages was, after all, written by Christine de Pizan.
The social status of these women in wartime warrants significant reflection, as their methods and opportunities for combat were likely influenced by whether they were of common or aristocratic origin, young maidens, wives, or widows, etc.
Other, less violent but equally essential, female wartime experiences deserve exploration. Many women accompanied armies, fulfilling technical and official roles (cantinières ou canteen workers laundresses, nurses), sometimes military ones (scouts, spies), and often sexual ones (prostitutes, soldiers' wives). Though relegated to the margins of the armies, these women nonetheless contributed to military logistics, a form of wartime economy that was sometimes profitable for them. On occasion, they even participated in combat.
Finally, it would be valuable to investigate the relationship between women and the sacred during times of conflict. The invocation and miraculous intervention of the Virgin Mary and other protective saints, the processions of relics, visions, and prophecies of female seers are recurrent phenomena in wartime narratives up to the present day.
The diversity and scope of women's involvement in warfare prompt an examination of their adaptability and ability to navigate wartime contexts, challenging the passive victim status traditionally assigned to them by gender norms. This issue will prioritize articles focusing on women's military actions and experiences in war, rather than representations of female warriors —more or less fantastical— a topic that has already been widely addressed by recent historiography.
Proposals for contributions (between 1,500 and 2,000 characters including spaces), together with a brief curriculum vitae (maximum 1,000 characters including spaces), must be sent by June 1, 2025 to revue-bellica[at]uqam.ca.
Organisation : Marion Trévisi et Laurent Vissière
Contact : revue-bellica[at]uqam.ca
Source : Bellica. Guerre, histoire, sociétés
Suivant > |
---|