E. Gavoille (dir.), Qu'est-ce qu'un auctor ?

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Elisabeth Gavoille (dir.), Qu'est-ce qu'un auctor ? Auteur et autorité, du latin au français, Bordeaux, 2019.

Éditeur : Ausonius Éditions
Collection : Scripta Receptoria 17
281 pages
ISBN : 2427-4771
25 €

En référence à la question posée par Foucault (“Qu'est-ce qu'un auteur ?”, 1969), la réflexion collective menée ici propose de revenir sur les fondements sémantiques de la notion et sur son lien originaire avec celle d' “autorité”. Il s'agit d'explorer, au travers de ces 15 contributions, la riche polysémie du latin ‘auctor', dans ses implications juridiques et politiques, philosophiques et théologiques, rhétoriques et littéraires, et dans son évolution vers le français ‘auteur'.
Une première section présente les sens fondamentaux de ‘auctor' : étymologie et rapports avec le verbe ‘augeo' (L. Gavoille), examen de divers cas de synonymie (E. Gavoille). La deuxième est consacrée aux aspects institutionnels et historiques : signification de la formule ‘patres auctores' à propos du sénat romain (M. Ducos), autorité politique et ‘auctoritas' historiographique chez Tite-Live (L. Méry) et chez Tacite (O. Devillers), image au fil des siècles de Brutus, fondateur de la république romaine et artisan de liberté (I.G. Mastrorosa). La troisième envisage les usages philosophiques : ‘auctor' et ‘auctoritas' chez Cicéron (S. Aubert-Baillot), ‘auctor' et ‘interpres' chez Sénèque (A. Setaioli), ainsi que les développements littéraires : passage au Ier siècle du sens de “garant” à celui d' “auteur” comme modèle à suivre ou initiateur d'un genre (S. Franchet d'Espèrey), construction d'une ‘persona' auctoriale chez Jérôme (C. Biasi), et enfin l'idée d' “auteur divin” dans la pensée païenne puis chrétienne ( ‘auctor uniuersi' et expressions similaires, F. Guillaumont). La quatrième partie porte sur les prolongements et mutations du Moyen Âge et de la Renaissance : statut de l'auteur dans la réécriture des textes hagiographiques (A. Ricciardi) et dans l'écriture épistolaire (F. Oudin à propos des lettres vernaculaires, L. Bernard-Pradelle sur Marc-Antoine Muret), émergence aux XVIe-XVIIe siècles de la figure moderne, qui s'affranchit de la tradition et affirme son originalité (‘Je au contraire', V. Giacomotto-Charra).